Les implications du transport électrique autonome pour l’urbanisme et les infrastructures

Projet terminé

Durée2018-2020

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Équipe de recherche

Soumaya Cherkaoui (Université de Sherbrooke)

Linda Bellalite (Université de Sherbrooke)

Nathalie Drouin (KHEOPS, ESG UQAM)

Jean-François Bruneau (IVADO)

Félix-Antoine Simoneau (Université de Sherbrooke)

Amaury Philippe (Polytechnique Montréal, étudiant)

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Collaborateurs et partenaires

ARTM

Ville de Montréal

PRÉSENTATION DE LA RECHERCHE

Cette recherche porte sur les transformations à privilégier pour optimiser l’intégration des véhicules électriques autonomes en milieu urbain. Menées en quatre phases, les recommandations qui en sont issues permettront de soutenir la prise de décisions liées à l’introduction de cette technologie sur le réseau routier québécois, notamment en matière d’utilisation et d’adaptation des espaces et des infrastructures urbaines.

Ce projet de recherche est issu des recommandations d’une table de concertation qui portait sur les enjeux sociaux liés à la mise en place d’un transport électrique autonome au Québec.

Objectifs et retombées attendues

Objectifs

  • Répertorier les initiatives existantes tenant compte des véhicules autonomes dans la planification urbaine.
  • Identifier et analyser les impacts des véhicules autonomes sur l’utilisation du sol, sur la mobilité des personnes et sur les infrastructures de transport.
  • Évaluer les opportunités et les risques liés au transport électrique autonome par rapport aux aménagements, aux infrastructures, à la transformation urbaine et au développement durable urbain.

 Retombées attendues

  • Amélioration de la compréhension des décideurs à l’égard des implications de l’avènement du transport électrique autonome pour la planification urbaine et les infrastructures.
  • Développement de recommandations en matière d’utilisation et d’adaptation des terrains et des infrastructures.
Une recherche en quatre phases

Phase 1 : Effectuer un recensement des études en planification urbaine qui tiennent compte des véhicules électriques autonomes.

Phase 2 : Documenter les principaux enjeux liés à l’aménagement du territoire en réalisant une collecte et une analyse de données portant sur les impacts des véhicules autonomes sur l’utilisation du sol et sur les activités urbaines.

Phase 3 : Réaliser une collecte et une analyse de données portant sur les impacts des véhicules autonomes sur la mobilité des personnes et sur les infrastructures de transport.

Phase 4 : Présenter et définir deux scénarios possibles d’intégration des véhicules électriques et autonomes sur le territoire de la Ville de Montréal. Formuler des recommandations afin de soutenir la prise de décision en matière d’utilisation et d’adaptation des terrains urbains et des infrastructures.

Aperçu des résultats de la recherche

Ce projet de recherche a permis d’étudier l’étendue des transformations qui toucheront autant l’aménagement du territoire, la transformation des infrastructures routières que les transformations des habitudes de mobilité des citoyens à la suite de l’intégration des véhicules autonomes sur le réseau routier urbain. Portant sur la région métropolitaine de Montréal, cette étude vise à outiller la Ville de Montréal et l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) dans cette intégration.

En effet, les impacts des voitures autonomes électriques risquent d’être significatifs sur les infrastructures et la mobilité et le contexte actuel est favorable aux changements. Cette future transformation requiert de prendre en compte les  éléments soulevés par la littérature ainsi que les expériences d’autres villes afin de mettre en place des projets fonctionnels, viables et évolutifs.

Rapport 1

Les enjeux et impacts liés au déploiement des véhicules électriques autonomes dépassent largement le cadre technologique. Il y a en effet des enjeux sociaux centrés autour des notions d’acceptation et d’acceptabilité des véhicules autonomes par les individus, ainsi que des notions de sécurité et d’éthique. Il y a aussi des enjeux de transition : les infrastructures à mettre en place, la cohabitation et la légalisation. Quant aux impacts, ils concernent l’évolution de la mobilité, le réaménagement du territoire, la portée économique et l’empreinte environnementale.

La mise en place d’un transport électrique autonome au Québec peut être potentiellement bénéfique, mais une réflexion et une planification en amont des autorités municipales et de transport s’avèrent nécessaires afin d’en récolter les bénéfices. 

Rapport 2

L’impact des véhicules autonomes électriques sur l’utilisation du sol et les activités urbaines dépendra vraisemblablement de l’usage prédominant de ces véhicules. Dans le cas où les véhicules privés domineraient le marché, il faudrait s’attendre à une deuxième vague d’étalement urbain. Dans le cas où les véhicules partagés seraient prépondérants, il faudrait s’attendre à une consolidation des noyaux urbains, à une hausse de la densité démographique et à un accroissement modeste de la superficie urbanisée. Quel que soit le scénario, l’espace rue pourrait être radicalement transformé et une adaptation des stations de recharge est à anticiper.

À plus ou moins long terme, le transport en commun devrait être appelé à intégrer les véhicules autonomes électriques dans son offre. Ils seraient affectés aux liaisons peu achalandées (premier/dernier kilomètre) et agiraient comme axes de rabattement. Les lignes de desserte du transport en commun devraient plutôt se concentrer dans les corridors à forte densité. Leur rôle apparaît complémentaire afin d’accroître la qualité des services et la couverture de la desserte. Enfin, une implication précoce des autorités municipales et des organisations de transport en commun apparaît essentielle afin d’influencer le déploiement des véhicules autonomes et en assurer l’intégration de façon à bénéficier de cette nouvelle révolution.

Rapport 3

Ce troisième rapport étudie les enjeux et les impacts ainsi que les retombées de l’intégration des véhicules autonomes électriques (VAE) sur les habitudes et les comportements de mobilité individuelle sur les territoires urbains. Six aspects sont abordés et les principales tendances qui les concernent :

  • La distance de déplacement | Exemple de tendance : diminution de la perception du temps passé dans les transports
  • Le volume de circulation | Exemple de tendance : augmentation du volume de circulation
  • Les modes de transport et le transfert modal | Exemple de tendance : un système de mobilité autonome partagée sur demande favorise une utilisation des modes de transport public et actif
  • La cohabitation du transport public et privé | Exemple de tendances : Augmentation projetée du nombre d’utilisateurs des voitures privées ou l’inverse
  • Taux de possession des véhicules | Exemple de tendance : Réduction probable du nombre de voitures par ménage suite à l’adoption des VAE
  • Les comportements de mobilité | Exemple de tendance : Comportements de mobilité appelés à changer avec une hausse probable de la demande

L’arrivée des véhicules autonomes sur le réseau routier risque de provoquer plusieurs bouleversements, notamment dans les habitudes et les comportements de mobilité des usagers du système de transport routier. En regroupant les conditions optimales, de nombreux gains pourraient être réalisés avec l’adoption des voitures autonomes.

Rapport 4

Ce dernier rapport présente deux scénarios d’intégration des véhicules électriques autonomes à partir des connaissances développées dans les trois premières phases. Il s’agit d’établir un cadre logique d’implantation sur le territoire montréalais des deux scénarios suivants : 1- Point de collecte fixe ; 2- MaaS: Mobility as a Service, en fonction de leurs spécificités d’implantation sur le territoire, mais également en fonction de leur complémentarité avec la réalité urbaine de la région métropolitaine de Montréal.

Il formule aussi des recommandations visant à éclairer le processus décisionnel relatif au paysage urbain de la métropole montréalaise et de ses périphéries. En effet, les véhicules autonomes électriques autonomes devraient pénétrer le marché automobile pendant la durée de vie des infrastructures qui sont actuellement à l’étape de conception ou de construction. Il est donc essentiel de penser dès à présent à l’adaptation des espaces et infrastructures urbaines, du transport et de la mobilité.

Ces recommandations portent sur les espaces urbains, les stations de recharge, le transport en commun, les partenariats publics privés et avec des institutions de recherche, ainsi que les politiques municipales et métropolitaines en termes d’infrastructure et de mobilité. Ainsi, il est question de la réappropriation des espaces libérés par l’intégration des VAE, de revitalisation du territoire, d’adaptation des infrastructures ou d’anticipation de la mobilité future par exemple.

Publications

Rapports

Cherkaoui, S., Drouin, N., Bruneau, J. F. et Philippe, A. (2019). Les enjeux et impacts liés à la mise en place d’un transport électrique autonome au Québec [Rapport de recherche]. Montréal : KHEOPS.

Bellalite, L. et Cherkaoui, S. (2019). Impacts des véhicules autonomes électriques sur l’utilisation du sol et les activités urbaines [Rapport de recherche]. Montréal : KHEOPS.

Cherkaoui, S., Drouin, N. et Simoneau, F. A. (2020). Impact des véhicules électriques autonomes sur la mobilité [Rapport de recherche]. Montréal : KHEOPS.

Cherkaoui, S., Drouin, N. et Simoneau, F. A. (2020). Exemples de scénarios et recommandations à l’égard de l’utilisation des véhicules autonomes électriques en milieu urbain [Rapport de recherche]. Montréal : KHEOPS.

Autres

Cherkaoui, S., Drouin, N., Bruneau, J. F. et Philippe, A. (2019, 31 mai). Les enjeux et impacts liés à la mise en place d’un transport électrique autonome au Québec [Présentation PowerPoint].

Conférences et présentations

Cherkaoui, S. (2021). Panel : Les enjeux et les impacts liés à la mise en place d’un transport électrique autonome au Québec, 3e Grand rendez-vous annuel de la vie robomobile. Atelier prospectif “La vie robomobile » / Ministère de la Transition Ecologique, France, 19 mai.